Au gouvernement du Royaume-Uni
Via Wikileaks, Julian Assange a rendu un fier service au monde entier, en rendant compte des crimes de guerre américains, de l’espionnage de leurs alliés, et d’autres secrets peu reluisants des organisations, entreprises et régimes les plus puissants de la planète. Cela n’a pas fait de lui l’ami de l’État profond américain.
Cette persécution de Julian Assange, la persécution d’un éditeur pour avoir publié une information [1] au contenu véridique et clairement dans l’intérêt du public – et qui a d’ailleurs été republiée dans une série de journaux majeurs à travers le monde – est un danger pour la liberté de la presse, où que l’on soit, d’autant plus que les États-Unis affirment ainsi leur droit d’arrêter et de juger un non américain qui n’est pas sur le sol américain – et qui ne s’y trouvait pas non plus au moment de la publication.
Il avait reçu l’asile à l’ambassade équatorienne à Londres. Mais suite à un changement de gouvernement en Equateur, il a été livré aux autorités britanniques en avril dernier en vue d’une extradition vers les USA. La sentence est connue d’avance : si ce n’est pas la peine de mort, alors ce sera la prison à vie dans un établissement de sécurité maximale, accompagnée de mauvais traitements comme ceux qu’a connus Chelsea Manning. La seule extradition de Julian Assange vers les États-Unis sonnerait aussi la mort définitive de la liberté de la presse en Occident.
Par conséquent, nous demandons au gouvernement du Royaume-Uni : n’extradez pas Julian Assange vers les États-Unis ! Garantissez-lui le respect de ses droits humains. En outre, nous, électeurs de l’UE, encourageons les nations européennes à prendre des mesures proactives pour protéger un journaliste en danger. Le monde continue à vous regarder.
[1] en anglais, https://theintercept.com/2018/11/16/as-the-obama-doj-concluded-prosecution-of-julian-assange-for-publishing-documents-poses-grave-threats-to-press-freedom/